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Chlorose

La chlorose des végétaux est une décoloration plus ou moins prononcée des feuilles, due à un manque de chlorophylle (qui permet la photosynthèse et qui donne aux feuilles leur couleur verte). Le terme est construit à partir du grec χλωρος (chloros) : jaune-vert. Il est employé pour décrire une affection de la vigne à partir de 1880 (Extrait Wikipédia).

La reconnaître

chloroseLa décoloration, dans le cas de la carence en fer, va du vert pâle au blanc-jaunâtre, en fonction de la gravité. Elle apparaît en cours de végétation (cycle végétatif), sur les feuilles les plus jeunes, au fur et à mesure de leur pousse. Les nervures principales restent relativement vertes alors que le limbe foliaire est uniformément décoloré. Il arrive quelquefois que cette décoloration s’estompe, avec l’apparition de la chaleur saisonnière. La décoloration peut affecter les vieilles feuilles en premier comme dans les cas de carences en azote, phosphore, potassium et magnésium. Après le jaunissement voire blanchiment du limbe, le dessèchement du limbe entre les nervures peut aller jusqu’à la nécrose complète de la feuille (stade cottis). Les jeunes feuilles sont atteintes les premières et, la répartition dans la parcelle peut ne pas être identique.

Comment s’en débarrasser ?

Ce manque peut provenir d’une insuffisance en magnésium, en fer, en azote, en manganèse ou en zinc, autant d’éléments indispensables à la synthèse de la chlorophylle. Cette insuffisance peut s’expliquer par l’absence de ces éléments dans le sol (carence vraie), par un pH du sol inadéquat à la plante, par un drainage insuffisant du sol (les racines noyées sont incapables d’absorber les minéraux), par une aération du sol insuffisante, par un taux de calcaire actif inadéquat ou une teneur élevée en bicarbonate du sol (carence induite par la qualité du sol), enfin un problème d’absorption : des racines endommagées ou trop compactées dans leur pot ou encore par l’usage d’herbicides pour les adventices qui affectent aussi les « bonnes » plantes, dans un jardin (carence physiologique). Enfin, l’arrosage des plantes avec l’eau du robinet peut entrainer la chlorose, du fait de la présence de chlore dans l’eau.

En terrains calcaires, le fer devient moins soluble. De ce fait, les plantes calcifuges montrent souvent des carences en fer qui se traduisent par de la chlorose

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Un peu de chimie organique…

bleakerComme tous les êtres vivants, les plantes ont besoin pour leur développement d’éléments chimiques et d’oligo-éléments. Ces éléments sont indispensables, voire vitaux dans certains cas, mais leur excès est également néfaste.

L’azote aide au développement foliaire et à la formation des rameaux à bois : il a un rôle très important dans la synthèse des protéines. On peut faire des apports en azote avec du fumier notamment.

La potasse et l’acide phosphorique aident à la constitution des tissus, favorisent la fécondation des fleurs, la formation du sucre chez les arbres fruitiers, de même que la maturation et la conservation des fruits.  Ils peuvent corriger les inconvénients inhérents à un excès d’azote et ils assurent la maturation du bois. On peut se procurer de la potasse auprès des distributeurs spécialisés et faire des apports en phosphore avec du fumier.

Le bore stimule la fertilité, active la fructification, permet de diminuer la consommation en eau, augmente la résistance face au gel et chez les légumineuses, il améliore la fixation d’azote dans les plantes.

Le cuivre renforce les parois des cellules, stabilise la chlorophylle et stimule la germination et la croissance. Il joue aussi un rôle dans la diminution des nitrites en favorisant l’assimilation de l’azote. On peut faire des apports en cuivre avec une dilution de cet élément, par exemple la bouillie bordelaise.

Le fer, qui est un des éléments essentiels de la chlorophylle, stimule la photosynthèse, favorise la respiration et intervient dans la production de l’énergie et dans son transport. Le purin d’orties est riche en fer.

Le molybdène, en réduisant l’accumulation des nitrates, favorise la fixation de l’azote chez les légumineuses et stimule la production de protéines en augmentant la production de chlorophylle.

Le zinc, tout en stabilisant le Ph des cellules, stimule la croissance précoce et le développement ses fruits. Il permet aussi à la plante de mieux se défendre contre ses ennemis par une augmentation de la production des phytohormones.

Le magnésium est très lié à l’absorption de l’eau par la plante, il stabilise les membranes cellulaires et stimule l’accumulation des lipides, des protides et des sucres. Il a aussi un rôle important dans l’assimilation et le transport du phosphore. On peut faire des apports de magnésium avec le lithothamme, le purin d’orties et le patenkali.

Le calcium améliore la vie des cellules de la plante en favorisant leur multiplication et leur fonctionnement. On peut faire des apports de calcium avec le lithothamme et le purin d’orties.

Le lithothamme

C’est une algue marine calcaire (Lithothammium calcareum). Elle est riche en calcium (45%), magnésium (6 à 10%) et en oligo-éléments. Elle s’emploie notamment pour corriger le Ph des sols.

Il s’emploie aussi, dans sa forme micronisée, en fertilisation foliaire des plantes. Il a aussi une action de renforcement de la résistance des plantes face aux maladies, contre les champignons en particulier.

En correction du Ph du sol, le lithothamme s’emploie à la dose de 50 Kgs pour 1000m², avec un épandage à l’automne et un autre au printemps. Il est important de bien fractionner les apports pour ne pas provoquer de blocage au niveau du sol.

Pour la fertilisation du potager, nous ferons un apport annuel au printemps, lors de la préparation du sol, pour compenser les exportations de calcium par les cultures. Le calcium du sol permet aux légumes de mieux résister aux maladies, en particulier celles dues aux champignons. En améliorant aussi le taux de matières sèches, il augmente la durée de conservation hivernale.

De plus, le lithothamme nous permet de ne plus utiliser les produits à base de cuivre, dangereux pour notre santé, notamment dans le traitement du mildiou sur les cultures de pomme de terre et de tomates. Il faut l’utiliser en poudrage léger, au petit matin, lorsque les plantes sont recouvertes de rosée. En se diluant dans l’eau qui recouvre les feuilles, le calcium pénètre dans les cellules au travers des stomates et va ainsi empêcher le champignon parasite de s’installer. Ce poudrage devra être répété tous les 10 jours, en fonction des conditions climatiques.

Pour les arbres fruitiers, nous ferons également un apport de lithothamme en fin d’hiver. Cela permettra aussi aux arbres de mieux résister aux maladies cryptogamiques et cela améliorera la qualité gustative des fruits. Autre effet non négligeable, cet apport permet de diminuer le développement du lichen sur le tronc et les branches de l’arbre. On peut aussi effectuer un poudrage de l’arbre en cours de végétation lorsque celui-ci est humide ; cela limitera en plus le développement des pucerons.

Autre application non négligeable, le traitement de la mousse dans le gazon : en réalisant deux épandages de lithothamme, au printemps et à l’automne, on arrive à diminuer le développement de celle-ci. Le lithothamme agit de plusieurs façons : il aura une influence très positive sur la floculation de l’argile, ce qui va améliorer le drainage du terrain et diminuer le taux d’humidité de celui-ci. En renforçant le taux de calcium du sol, les mousses ont plus de difficultés pour s’installer et finissent par disparaître.

Nous utilisons aussi le lithothamme dans la fabrication des différents purins ou macérations : en apportant une poignée de poudre dans un seau de 10 litres, nous renforçons l’action du purin sur les plantes par un apport supplémentaire de calcium et surtout, nous supprimons le désagrément principal de ces fabrications, l’odeur parfois nauséabonde.

Le purin d’orties

Préparation

Dans 10 litres d’eau de pluie, hacher 1 Kg d’orties fraîches (Urtica dioica), qui ne sont pas montées en graines, et laisser ainsi macérer pendant quelques jours dans un récipient fermé et de préférence en plastique, en bois ou en verre pour éviter les interactions avec les métaux. Le purin d’orties ayant une forte odeur désagréable, il est recommandé d’ajouter 20 à 30 grammes de lithothamme pour atténuer ce désagrément. Celui-ci étant prêt, il faut le filtrer; on peut ainsi le conserver quelques mois dans des récipients fermés, à l’abri de la lumière et de l’oxygène de l’air. Pour l’utiliser, on pourra l’employer soit pur, soit dilué dans des proportions de 2 litres de purin pour 10 litres d’eau.

Utilisation

Le purin d’orties est un très bon activateur de la croissance des plantes. Il renforce la résistance des végétaux grâce aux sels minéraux qu’il contient, et en particulier, le fer, le calcium, le chlore, le silicium, le magnesium, le manganèse et le soufre. L’ortie contient aussi une part d’acide formique.

Il est également riche en nitrate de calcium et de potassium: c’est de l’azote directement assimilable par la plante. Pour cette utilisation, il faut le laisser macérer pendant 2 semaines, et arroser le pied des plantes en le diluant à raison de 1 litre de purin pour 5 litres d’eau de pluie

Il pourra être utilisé également comme activateur de compost : il suffira alors d’arroser le mélange de déchets végétaux avec du purin pur ou dilué. On pourra aussi incorporer à celui-ci des feuilles d’orties fraîches pour augmenter la fermentation de celui-ci et activer la décomposition des différents éléments.

Le purin va aussi s’utiliser en arrosage sur le sol contre plusieurs maladies cryptogamiques (dues à des champignons), et en particulier contre le mildiou. Son effet contre les champignons du sol sera renforcé si on ajoute du purin de prêles, dans la proportion de 1 litre pour 3 litres de purin d’orties. Ce mélange est avant tout préventif. Dans ce cas, la durée de macération de l’ortie est réduite à 5 jours.

Il est aussi utilisé dans la lutte contre les différents pucerons des cultures en pulvérisation: à cet effet, il sera utilisé pur ou en association avec d’autres insecticides végétaux. Il aura également une bonne action préventive grâce à son odeur qui repoussera certains insectes.

Contexte réglementaire

En tant que PNPP (préparation naturelle peu préoccupante), le purin d’orties bénéficie d’une autorisation dérogatoire selon les termes de l’arrêté du 18 avril 2011 autorisant la mise sur le marché du purin d’ortie en tant que préparation naturelle peu préoccupante à usage phytopharmaceutique