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Les algues

En bord de mer, les agriculteurs et les jardiniers utilisent les algues comme engrais depuis des temps très reculés. Leur intérêt est certain : elles contiennent les trois éléments nutritifs majeurs, l’azote, l’acide phosphorique et la potasse, ainsi que beaucoup d’autres éléments tous aussi utiles à la croissance des plantes.

fucusLes algues brunes, le fucus (appelé goëmon ici en Bretagne) et les laminaires se ramassent sur les grèves durant l’automne et l’hiver. Arrachées par la mer lors des tempêtes, elles sont alors récupérées. La meilleure utilisation est alors de les composter pendant quelques mois avant de les incorporer au sol. Utilisées directement sur la terre, vous prenez le risque d’apporter à celle-ci une dose importante de sel, et, à la longue, des risques de brûlure seront visibles sur les racines des plantes.

Bien qu’elles soient riches en éléments nutritifs variés, les algues ne peuvent pas être considérées comme un engrais organique complet. Elles constituent par contre, une matière organique colloïdale, facilement décomposée en humus, et grâce aux colloïdes naturels, elles ont une action efficace sur l’amélioration des propriétés physiques du sol : il devient plus perméable à l’eau et à l’air, résiste davantage à l’action de la pluie et il retient beaucoup mieux l’eau et les éléments fertilisants.

Les algues améliorent aussi les qualités biologiques du terrain en renforçant l’activité des microorganismes animaux ou végétaux présents dans le sol : elles ont même, en plus, une action contre la flore pathogène du sol.

Elles vont avoir aussi une influence sur la rapidité de germination des graines, sur le développement des systèmes racinaires des plantes, elles vont permettre une croissance plus rapide et des rendements plus élevés. En augmentant les teneurs en matière sèche des plantes, elles vont permettre une meilleure conservation de celles-ci : de plus, la résistance au froid sera améliorée, de même que la résistance aux maladies et aux parasites.

A un autre niveau, elles améliorent aussi l’activité chlorophyllienne  et la photosynthèse, ce qui entraîne une amélioration de la précocité ainsi qu’une meilleure qualité des produits.

Les algues peuvent aussi s’utiliser autrement : nous n’habitons pas tous au bord de la mer. Elles peuvent s’utiliser séchées, entières ou concassées : de nombreuses entreprises proposent aujourd’hui ce genre de produit. Par rapport aux algues fraîches, leur intérêt sur le sol est identique ; le seul changement, c’est la disparition de cette odeur iodée si caractéristique des algues en décomposition.

Elles peuvent aussi s’employer sous forme de poudre ou de concentrés liquides. Elles seront alors utilisées pour une fertilisation foliaire, en poudrage ou en pulvérisation ; leur action sera alors spectaculaire sur les végétaux traités. L’activité stomatique des plantes sera renforcée, la photosynthèse va être stimulée, la vigueur des plantes sera accrue et du fait d’une meilleure assimilation des éléments nutritifs, la plante va gagner en longévité. Utilisées en poudrage, sur les plantes humides, après la rosée du matin ou une ondée, elles vont empêcher certains champignons de s’installer et jouer ainsi un rôle de fongicide.

Le lithothamme

C’est une algue marine calcaire (Lithothammium calcareum). Elle est riche en calcium (45%), magnésium (6 à 10%) et en oligo-éléments. Elle s’emploie notamment pour corriger le Ph des sols.

Il s’emploie aussi, dans sa forme micronisée, en fertilisation foliaire des plantes. Il a aussi une action de renforcement de la résistance des plantes face aux maladies, contre les champignons en particulier.

En correction du Ph du sol, le lithothamme s’emploie à la dose de 50 Kgs pour 1000m², avec un épandage à l’automne et un autre au printemps. Il est important de bien fractionner les apports pour ne pas provoquer de blocage au niveau du sol.

Pour la fertilisation du potager, nous ferons un apport annuel au printemps, lors de la préparation du sol, pour compenser les exportations de calcium par les cultures. Le calcium du sol permet aux légumes de mieux résister aux maladies, en particulier celles dues aux champignons. En améliorant aussi le taux de matières sèches, il augmente la durée de conservation hivernale.

De plus, le lithothamme nous permet de ne plus utiliser les produits à base de cuivre, dangereux pour notre santé, notamment dans le traitement du mildiou sur les cultures de pomme de terre et de tomates. Il faut l’utiliser en poudrage léger, au petit matin, lorsque les plantes sont recouvertes de rosée. En se diluant dans l’eau qui recouvre les feuilles, le calcium pénètre dans les cellules au travers des stomates et va ainsi empêcher le champignon parasite de s’installer. Ce poudrage devra être répété tous les 10 jours, en fonction des conditions climatiques.

Pour les arbres fruitiers, nous ferons également un apport de lithothamme en fin d’hiver. Cela permettra aussi aux arbres de mieux résister aux maladies cryptogamiques et cela améliorera la qualité gustative des fruits. Autre effet non négligeable, cet apport permet de diminuer le développement du lichen sur le tronc et les branches de l’arbre. On peut aussi effectuer un poudrage de l’arbre en cours de végétation lorsque celui-ci est humide ; cela limitera en plus le développement des pucerons.

Autre application non négligeable, le traitement de la mousse dans le gazon : en réalisant deux épandages de lithothamme, au printemps et à l’automne, on arrive à diminuer le développement de celle-ci. Le lithothamme agit de plusieurs façons : il aura une influence très positive sur la floculation de l’argile, ce qui va améliorer le drainage du terrain et diminuer le taux d’humidité de celui-ci. En renforçant le taux de calcium du sol, les mousses ont plus de difficultés pour s’installer et finissent par disparaître.

Nous utilisons aussi le lithothamme dans la fabrication des différents purins ou macérations : en apportant une poignée de poudre dans un seau de 10 litres, nous renforçons l’action du purin sur les plantes par un apport supplémentaire de calcium et surtout, nous supprimons le désagrément principal de ces fabrications, l’odeur parfois nauséabonde.