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Monter une couche chaude

Dans le langage horticole, une couche est une accumulation de matières organiques destinée à produire de la chaleur en se décomposant. Quelques déchets verts, du fumier frais, des feuilles mortes et de la paille humide sont amassées sur une hauteur variant de 40 centimètres à plus d’un mètre. La largeur du tas dépendra bien sûr de la largeur de l’abri que vous allez monter ; il faut compter, en effet, 30 à 40 cm de plus de chaque côté. Pour un châssis de 1,20m de largeur, vous monterez une couche de 2 mètres de largeur.

Convenablement humectés, ces déchets sont ensuite mélangés le mieux possible à la fourche et mis en tas, en couches successives, jusqu’à la hauteur désirée. Au bout de quelques jours, la température s’élève et ce, jusqu’à un point maximum, encore appelé « coup de feu » : avec le fumier de cheval, cette température peut atteindre 70° C au bout de 10 à 15 jours. Deux semaines plus tard, on pourra procéder aux premiers semis ou plantations.

Sur cet amoncellement de matières, on dispose alors une épaisseur de 10 à 15 cm de terreau qui permettra de semer les graines ou de cultiver des plantes, sous un abri de cloches en verre ou de châssis vitrés. Il est également possible de monter des abris plastiques, comme des tunnels-chenilles, surtout pour les cultures des légumes primeurs comme les radis, les premières salades ou les carottes à forcer. On pourra aussi obtenir des plants de poireaux précoces ainsi que d’autres plants de légumes comme les tomates, les courgettes et les aubergines.

Pour une meilleure efficacité, et surtout pour réduire les pertes de chaleur, on peut confectionner cette couche en profondeur. Plus l’épaisseur des matières accumulées sera importante, plus la durée de restitution de la chaleur sera importante. A la fin de la saison, la couche sera démontée, et le terreau récupéré pourra ainsi servir comme couche de culture, ou tout simplement, pour améliorer la qualité de la terre des massifs ou du potager.

La confection des couches permet de cultiver ainsi des légumes primeurs et d’élever de plants de fleurs qui demandent justement un peu de chaleur pour croître correctement : n’oublions pas que c’est une énergie naturelle facile à mettre en œuvre.

A propos de l’auteur

Né il y a près de soixante ans dans une famille d’agriculteurs au cœur de la Bretagne, j’ai connu l’évolution de l’agriculture bretonne. Des travaux des champs avec les chevaux à l’ère d’aujourd’hui, j’ai pu traversé les profonds bouleversements de cette agriculture où les Bretons ont mené à bien la tâche qui leur avait été confiée après guerre : nourrir la France, et ce par tous les moyens mis à disposition pour la technologie moderne.

Au cours de mes études horticoles (BTSA Pépinières – Jardins Espaces Verts), j’ai  été formé à cette méthode productiviste où les plantes et les animaux sont poussés à grands coups d’engrais et de produits chimiques, où les ravageurs et les maladies doivent être éradiqués coûte que coûte.

Au cours de ma vie, j’ai traversé différents milieux professionnels, 4 années au service espaces verts d’une grande commune de l’Ouest, puis 10 ans comme entrepreneur du paysage et pépiniériste, et depuis toujours l’enseignement technique et professionnel.

Il y a vingt ans de cela, alors que j’étais jeune enseignant, j’ai pu constater les premiers dégâts dans la nature sous forme de nitrates dans l’eau, puis les chercheurs ont mis en évidence des traces de pesticides dans l’eau et les produits alimentaires ; de tous côtés, on s’est mis à tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces produits pour la santé humaine. Ce faut pour moi l’occasion de m’interroger sur nos méthodes de travail et le respect du pacte fondamental avec la nature nourricière.

En la modifiant par nos méthodes, en déséquilibrant les chaînes alimentaires de base, on a rompu un équilibre fragile et nous en payons aujourd’hui le prix. Revenons aux fondamentaux, apprenons à nous servir de ce que la nature nous apporte et elle nous le rendra.

Depuis près de 40 ans, j’apporte régulièrement ses conseils auprès des jardiniers amateurs lors de conférences ou de sessions sur le terrain et je répète inlassablement le même message :  .que ce soit au potager, au jardin fruitier, au jardin d’ornement, les méthodes naturelles sont indispensables. En les appliquant, non seulement nous récoltons des produits sains mais nous respectons la biodiversité et nous travaillons en bonne entente avec la Nature et notre environnement..

Jean-Pierre Calvar

 

Le P.T.B.

Dans notre monde moderne, les abréviations sont de mise. L’industrie chimique a développé toute une gamme de produits pour l’agriculture et créé de nombreux insecticides ou désherbants : le DDT, le 2.4.D, le 2.4.5.T,….

manche_2Il existe toutefois une molécule, créée par l’homme depuis des siècles, et qu’il ne faut pas oublier : le P.T.B.( en français : Prend ta Binette). Non seulement elle ne nuit pas à l’environnement, mais en plus, elle procure un exercice physique qui peut faire beaucoup de bien alors que nous menons une vie de plus en plus sédentaire grâce au progrès.

En déplaçant les mauvaises herbes, en coupant leurs racines et en les exposants aux rayons du soleil, nous entravons leur développement et nous les détruisons. Dans le même temps, nous aérons le sol, favorisons la vie microbienne de celui-ci et nous limitons l’évaporation de l’eau du sol. Les adventices peuvent aussi servir à alimenter le bac à compost, à condition toutefois qu’elles ne soient pas montées à graines.

Par son emploi, nous réduisons la dose de pesticides dans le sol et dans l’eau. Et puis, pendant son utilisation, nous voyons nos plantes de plus près, nous pouvons mieux voir les problèmes auxquelles elles peuvent être confrontées et nous pouvons agir sans attendre. Le P.T.B. est aussi une façon d’économiser l’eau d’arrosage.

Jean-Pierre Calvar

Attention, Pesticides Danger !

Bientôt, de nombreux champs vont se parer d’une couleur orangée, signe du traitement de la végétation à l’aide d’une spécialité à base de glyphosate.
Est-ce bien nécessaire?
Puis, beaucoup d’abords de maisons particulières, d’allées, de terrasses vont revêtir à leur tour, cette teinte caractéristique. C’est surement pour la facilité!
Pour continuer, plusieurs rues et trottoirs de nos communes et de nos bourgs vont subir à leur tour, les assauts de nombreux produits chimiques pour éradiquer certaines herbes envahissantes. Une belle bourgade est-elle une bourgade stérilisée?

Arrêtons le Massacre !

Ces produits ne sont pas innocents!

Bien que la plupart d’entre eux portent la mention « biodégradables », ils ne sont pas sans risques, que ce soit pour la nature et l’environnement, ou pour notre santé.
Dans le sol et dans l’eau, ceux-ci se transforment, et leurs métabolites continuent leur action de destruction à petit feu. A la longue, ils se retrouvent dans les nappes phréatiques et nous ne tardons pas à les retrouver dans l’eau du robinet.

Comme les désherbants, les insecticides et les fongicides sont aussi des produits toxiques : leur action à long terme peut entraîner de graves problèmes. Les molécules se stockent dans les tissus de tous les composants de la chaîne alimentaire, et, plus celle-ci évolue, plus les concentrations augmentent.

N’oublions quand même pas que l’homme est le dernier maillon de cette chaîne, et, à ce titre, il va concentrer un maximum de produits.

Une enquête récente auprès de députés européens a démontré que plusieurs dizaines de produits dangereux se trouvaient dans leur sang. Pourtant, ces personnes n’ont jamais dû manipuler de tels produits !

Au contraire, les jardiniers amateurs et les employés communaux ne prennent souvent aucune précaution pour manipuler de tels produits. Quand aux doses administrées, elles font plutôt l’œuvre d’un joyeux hasard : pour être efficace, combien n’hésitent pas à forcer la dose ?

Les produits chimiques peuvent pénétrer dans notre corps à travers la peau, à la suite d’un simple contact, et leurs vapeurs vont profiter de notre système respiratoire pour entrer dans les poumons et rejoindre le système sanguin.
De plus, en traitant les légumes du potager, ceux-ci vont garder dans leurs cellules une partie des molécules du produit et, lorsque nous les mangeons, ils pénètrent notre organisme et vont se stocker dans plusieurs de nos organes, d’où ils pourront continuer leur travail de sape.
Il est vrai qu’aujourd’hui, l’apparition de plusieurs maladies est encore inexpliquée. Il y a peut-être là une relation de cause à effet.

Il existe d’autres méthodes pour travailler au jardin sans se faire empoisonner et en respectant la nature.

Jean-Pierre Calvar